Conférence Nagy el-Khoury sur le Liban Message

Date : 14/10/2015

Heure : 20:00

Lieu : Lyon, Rue Sala

Une leçon de modestie

Mercredi 14 octobre, je devais donner une conférence (apparemment très attendue) à Lyon, en l’Espace Saint-Ignace, sur l’« Expérience Libanaise dans le dialogue islamo-chrétien ».

Deux invités d’honneur : le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, Primat des Gaules, et M. Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon. Ainsi qu’un certain nombre de responsables religieux et laïcs.

Le cardinal m’envoie un message avec son chef de cabinet, Pierre Durieux, disant qu’il souhaiterait m’inviter à dîner à 19h et m’accompagner à 20h à la conférence.

19h précises, je me pointe à l’archevêché, en face de la Basilique de Fourvière avec mon ami Gergès Rizkallah, grand organisateur de ma conférence et de mon séjour, et suis reçu par Pierre qui me fait visiter les lieux avant de m’accompagner aux appartements privés du cardinal.

Là, quelle ne fut ma surprise de voir trôner, au beau milieu du salon, l’icône de l’Annonciation en émail que nous lui avions offerte à la cérémonie du 25 mars.

« Vous voyez bien que nous portons votre projet dans nos coeurs ! », dit-il en entrant.

Après une accolade et quelques échanges courtois, il m’invite à la salle à manger et me demande de m’installer en face de lui, laissant vide la tête de la table. Une gentille dame nous fait patienter une petite minute avant de nous servir une bonne soupe en entrée. Puis elle disparaît. Nous entamons alors des échanges en profondeur sur notre initiative et profitons de ce tête-à-tête pour parler des projets d’avenir.

En l’absence de la cuisinière, qui croyez-vous qui s’occupa du service ? Son éminence ! Il retira mon bol et me glissa une assiette pour le plat principal. Puis il entra à la cuisine pour réchauffer au micro-ondes le poisson que la dame nous avait préparé.

Suite des échanges, délicieux dessert puis préparation pour prendre la voiture. Il prit le soin de m’apporter son livre Dieu est-il périmé qu’il me dédicacera durant la conférence.

Direction voiture. Moi qui suis habitué à voir nos prélats en Cadillac avec leurs escortes, quelle ne fut ma surprise de voir une petite voiture toute simple qui l’attendait avec, au volant, la cuisinière ! Sur le banc arrière, au milieu, la concierge de l’archevêché. Pierre et moi prîmes place de part et d’autre, moi à la place d’honneur, alors que Son éminence, vêtu d’un clergyman et d’un anorak, s’installait à la « place du mort ».

La voiture démarre et le cardinal y va de ses commentaires amusants. Au milieu du chemin, le portable de la cuisinière sonne. Le cardinal s’en empare et lit à haute voix sur l’écran « Maman ». « Attendez, je vais répondre », dit-il à la conductrice. « Bonsoir Madame, c’est Philippe Barbarin. Votre fille ne peut pas vous répondre, puisqu’elle me conduit » !

Puis nous continuons notre chemin dans la bonne humeur et arrivons quelques minutes avant l’heure pour garer dans la cour intérieure de la résidence jésuite. Nous entrons alors dans une salle pleine à craquer (près de 200 personnes) et nous nous frayons un chemin avec difficulté dans un public très mixte et très enthousiaste.

Le cardinal invite les plus jeunes à venir s’asseoir par terre devant la table de conférence et propose même ses genoux comme dossier.

Deux bonnes heures au total, dans un silence presque religieux. Mon intervention de quarante minutes est très applaudie et le débat qui s’ensuivit, avec le cardinal et le recteur, se déroula dans un calme parfait et un respect exemplaire.

Cette conférence, organisée par Alternatives Catholiques avec le soutien de Participation et Spiritualité Musulmanes - PSM, créa l’évènement, le cardinal fut très applaudi en annonçant la rencontre islamo-chrétienne du 4 avril à Notre-Dame du Liban (Lyon) et personne n’avait envie de quitter cette salle de laquelle se dégageait une ambiance d’amitié intense et sur laquelle planait l’esprit de Marie.

Nagy el-Khoury