Messe et Inauguration Mémorial des Martyrs

Date : 21/11/2015

Heure : 11:00

Lieu : Église et Jardin de l'Église

Les anciens élèves ont lancé, en novembre 2014, un appel pour l’édification d’un mémorial qui doit immortaliser le souvenir des martyrs de Jamhour. Un an plus tard, le projet voit le jour et le monument est inauguré lors d’une messe solennelle durant laquelle le recueillement et l’émotion étaient au rendez-vous.

Voici comment le secrétaire général de l’Amicale a ouvert la cérémonie : « Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime » Jean, 15-13

Chers frères et soeurs,

Notre grande famille est rassemblée ce matin pour se souvenir et rendre hommage. 70 de ses membres (pères jésuites, éducateurs, employés, anciens ou élèves) ont versé leur sang, à l’instar des dizaines de milliers de nos compatriotes, dans des guerres interminables sur notre sol, guerres fratricides, guerres régionales, guerres contre l’occupant, guerres d’autodéfense. Ils sont tombés sous les balles de la haine, fauchés par des obus ou sont morts au combat.

Ce matin, à travers eux, nous voulons rendre hommage à toutes celles et ceux qui ont perdu la vie sur cette bonne terre du Liban.

C’est aussi pour nous l’occasion de méditer sur la guerre et ses ravages, guerre qui nous poursuit, hélas, jusqu’aujourd’hui, dans nos rues et en plein coeur de nos quartiers, fauchant sans cesse des innocents.

40 ans après le déclenchement de la dernière guerre, il devenait urgent pour nous d’immortaliser leur mémoire en leur aménageant un espace :

- pour que jamais on n’oublie où peut mener la violence ;

- pour que nos jeunes méditent sur le sens du sacrifice, mais aussi sur l’absurdité des guerres ;

- pour se rappeler qu’il nous faut, à tout prix, construire la paix, ensemble ;

- pour se serrer les coudes, au sein de la famille libanaise, travailler sur notre immunité, consolider notre solidarité ;

- pour entamer un travail de mémoire nécessaire à notre reconstruction ;

- pour engager un processus de réconciliation avec soi et avec l’autre, puis avec notre passé lointain ou récent.

Et c’est aux pieds de Notre-Dame que nous avons choisi d’ériger ce Mémorial !

Dans ce Collège, nous avons appris le sens de l’engagement au service d’autrui, le sens de l’attachement à nos valeurs et à notre sol. 70 d’entre nous, dont 10 pères jésuites, pour la plupart non libanais, s’en sont allés vers des cieux plus cléments où il n’y a ni guerres ni haine. Les voilà qui nous protègent d’en haut et leur souvenir demeurera éternel.

Mes amis,

Ce Mémorial, s’il nous rappelle les temps sombres de la mort, il doit nous guider vers les chemins lumineux de la vie. Il devrait nous rappeler, à chaque instant, que nous devons oeuvrer de toutes nos forces pour construire la paix, une paix stable et définitive, car « il est plus facile de faire la guerre que la paix », disait Georges Clémenceau.

Notre cérémonie s’ouvrira par une procession des 55 dernières promotions, de 1960 à 2015, pour nous rappeler qu’au-delà de nos générations, de nos idées, de nos régions et nos religions, nous formons une seule et même famille.

Quand la grande porte de notre église s’ouvrira pour annoncer le début de la cérémonie, une belle lumière nous envahira, cette lumière de la vie et de la résurrection.

Christ est ressuscité, Alléluia !

Nagy el-Khoury